lundi 6 octobre 2014

Le neveu m'a texté

Bon, le neveu m'a texté.

-On ferait pas un petit 10k fin novembre ? Puisqu'on n'a pas fait les 5k - 10k - et 21k qu'on s'était promis en début d'année ?
-Foutu genou, mauvais été. Mais oui, on peut, le genou va mieux et j'ai recommencé à augmenter tranquillement les distances et la fréquence.

Fa qu'on va courir le 23 novembre au matin à Boucherville déguisés en Père-Noël, Le petit sacripant, il va mordre la poussière.

...

C'était l'anniversaire de ma mère hier (en fait pas vraiment son anniversaire, mais plutôt la journée où on l'a fêtée, personne ne pouvait la fin de semaine prochaine) et le neveu, son frère, toute la famille ont bien bouffé et bien bu.

Le neveu et moi sommes allés faire un petit 15 mn, dont de rapides intervalles sur les 2 derniers k, juste avant de passer à table; j'avais préparé mon entrée d'avance. Ben il pouffait.

À l'heure d'aujourd'hui, je suis plus en forme que lui.

Qu'il se le tienne pour dit.

Moi 48, lui 20.

Sacripant, il me battera pas.

lundi 22 septembre 2014

Le courrier du dos ou l'ABC de la course minimaliste

Jeune, j'ai beaucoup couru. Plus vieux aussi. Il y eut quelques hiatus (blessures, maladie, famille...), mais une seule constante : les maux de dos.

Le paroxysme est survenu quelques jours avant ma participation à la 2ème édition du Grand Défi Pierre Lavoie. Je courais beaucoup, roulais un peu, me préparais à ma saison duathlon. Et le dos faisait de plus en plus mal. 3 semaines avant le départ nous avons eu notre soirée de lancement - je ne pouvais tenir debout plus de 5 minutes.

J'ai pris le taureau par les cornes.

Je suis allé voir mon chiro (Dr Claude Gaillardetz dans le Vieux-Longueuil), il m'a en partie sauvé avec sa technique alliant l'ostéopathie, la chiropratie, le massage et les exercices. 10 jours plus tard la douleur était à zéro. Après 7 visites et de longues heures d'étirements et d'exercices à domicile. Merci, Claude.

Mais j'avais à comprendre pourquoi j'avais mal au dos. J'ai longuement réfléchi. En vélo, rien à signaler dès le derrière sur ma selle, et la position un peu étirée me faisait plutôt du bien. Le matin, c'était l'enfer, douleur lombaire, raideur, difficulté avec les rotations des hanches. Un peu mieux en fin de journée. Je me uis demandé si ce n'était pas la course qui posait problème. Je me suis 'regardé' courir, mais surotut 'écouté'. Un de mes partenaires de course père 20 kilos de plus que moi, et on entendait moins son impact au sol que le mien. J'ai regardé des vidéos sur la bonne technique de course et j'ai réalisé une chose : je courais du talon, et frappais trop lourdement le sol.

Et par hasard je suis tombé qur ce qui allait changer ma vie, et qui a révolutionné la façon de courir et le marché de la chaussure de course : Born to Run, de Christopher McDougall. Un livre qui, en plus d'être magnifiquement écrit, a totalement changé le paysage de la course. McDougall a entrepris cette aventure un peu pour la même raison que moi : il courait (un peu, moins que moi), mais était toujours blessé. Il a tenté de découvrir pourquoi, et il a en chemin rencontré une tribu de coureurs, les Taramuhara au Mexique, qui courent des jours et des jours sans se blesser, et sans réelles chaussures, et le clan des ultra-marathoniens qui détestaient les chaussures offertes dans le commerce.

Il en est arrivé à plusieurs conclusions simples : la majorité des coureurs ont un impact du talon, et les chaussures de course, avec leur rigidité latérale et les matériaux d'absorption au talon, empêchent le cerveau de comprendre l'impact et de fait encouragent le choc du talon. D'où la douleur aux articulations et au dos. Il prescrit des chaussures souples (telles les Nike Free au départ pour une transition douce), avec le moins d'inclinaison possible entre l'avant du pied et le talon (moins de 4mm). Alors naturellement le pied prend un impact central, plus léger et efficace. Le corps ne veut plus taper du talon, simplement, parce que ça fait mal. La foulée se fait plus naturelle et souple, presque sans y penser.

Il ajoute certains conseils, qui se résument à trois mots-clefs : light, smooth, fast.

Light : avoir l'impact le plus léger possible au sol, sur le centre-avant du pied (pas trop à l'avant non plus, peut entraîner des blessures au tendon d'Achille)
Smooth : avoir la bio-mécanique la plus stable et 'douce' possible : corps bien droit, épaules au-dessus des hanches, coudes repliés à environ 60°, devant la poitrine, en ouvrant un peu la cage thoracique, sans faire de mouvements de droite à gauche. Pieds bien droits, avec une foulée reproduisant le mouvement quasi rotatif d'un pédalier de vélo
Fast : de courtes foulées rapides, en poussant bien vers l'arrière avec les ischio-jambiers, très forts et efficaces

J'ai appliqué ces principes. En deux semaines je n'y pensais plus, la bio-mécanique était réglée. Les maux de dos sont disparus et ne sont plus jamais revenus. J'ai diminué l'épaisseur des talons progressivement, baissé d'environ 5mm par an. En 3 ans je suis passé de grosses chaussures rigides à des Five Fingers at autres Merrell sans aucune inclinaison ni coussinage. En course je porte des racers ultra-légers un peu plus rigides avec 4mm d'inclinaison pour un peu plus de vitesse. Mais le gros de l'entraînement se fait sans coussinage.

Less is more.

Il faut cependant effectuer la tansition doucement, le tendon d'Achille n'étant pas habitué à être ainsi étiré.

Ces techniques ont sauvé ma course et mon bien-être. Un ami qui faisait des entorses à répétition a fait le même parcours que moi et n'a plus de problèmes de cheville, son pied et ses chevilles ayant pris beaucoup de force et de mobilité du fait de ne plus être encastrés.

On dit que la course minimaliste (comme elle a été baptisée) n'est pas pour tout le monde.

Je ne sais pas. Dans mon cas. elle m'a sauvé.

Plus de 30% des ventes de chaussures de course aux États-unis sont maintenant des chaussures à tendance minimaliste.

Si la course ne vous procure aucun souci, ne changez pas une formule gagnante. Mais si vous débutez ou éprouvez des malaises, je vous encourage fortement à emprunter cette voie.

Blaise Dubois est la sommité québécoise de la course minimaliste, voici le lien : http://www.lacliniqueducoureur.com/fr/clinique-physios/blaise-dubois.php

Bonne course !

Marathon ?

Tous ceux qui savent que je cours, ou qui l'apprennent, me demandent si j'ai déjà couru un marathon. Non, je n'ai jamais couru de marathon.

J'avais 25 ans et une bronchite m'a empêché de courir mon premier - j'ai manqué plus d'un mois d'entraînement en août en septembre.

À 26 ans je me suis péré le genou au foot. À 29 ans aussi. Et à 31 ans. Et à 35 ans. Et à 39 ans. Foutu foot.

À 41 ans je me suis dit que le temps était venu. Ma blonde est tombée enceinte et les plans ont changé...

Mon genou est fragile mais j'ai réglé mes problèmes de dos.

Mon premier marathon à 50 ans ?

Ce pourrait être une bonne idée.

J'ai 2 ans pour me préparer.

Je ne veux pas faire un mauvais marathon, marcher 5k, faire plus de 4 heures.

Je recommence la course après un hiatus.

Un marathon pour mes 50 ans.

Bonne idée.

Bruine

J'avais au départ déjà deux prises contre moi.

Reflux gastrique assez sévère et asthme à l'effort.

J'en ai maintenant une troisième.

5 accidents majeurs au genou gauche (soccer), dont le dernier a nécessité une reconstruction complète du ligament croisé antérieur.

Je ne devrais pas courir. Souvent je n'aime pas courir. Je n'aimais pas courir.

Et pourtant je cours.

Enfin j'apprends à courir à nouveau. Depuis deux ans le temps me manque. Ma conjointe a eu des ennuis de santé, en théorie résolus aujourd'hui, et ma fille grandit. Les priorités étaient ailleurs. Et le corps vieillit.

Le retour à la course est de plus en plus ardu. Il y a deux ans ce fut le tendon d'Achille, et cette année le syndrome rotulien. J'en reparlerai. Mon corps veut encore avoir vingt ans. Il se souvient de l'aisance avec laquelle il enfilait les demi-marathons, et de la rapidité avec laquelle les distances s'allongeaient et les temps diminuaient. 3 semaines me suffisaient pour me préparer à un demi, couru avec un temps décent, sans blessure...

Cette année j'ai voulu reprendre doucement; couru un peu, 5k, 7k, mais par ailleurs j'ai poussé un peu trop en vélo. Aucune douleur en vélo, mais douleur à la jonction du tendon rotulien et de la rotule, su côté interne, après chaque course. Difficulté à descendre les escaliers.

Encore une fois apprendre à prendre ça mollo...

J'ai commencé à courir à 20 ans. Je viens d'une famille sportive, mes parents ont fait partie de l'élite québécoise au tennis, ma mère y joue encore plusieurs fois par semaine à 81 ans. Elle courait des demis à 50 ans, à une époque où personne n'en courait. De mon côté je préférais les sports d'équipe, soccer et hockey, mais les ai délaissés à l'adolescence, incapable d'embarquer dans le 'système' intensité-violence-machisme, qui était à des lieues de ma personnalité plutôt taciturne et placide. J'ai décroché. Recommencé à jouer un peu au hockey à l'université, sans grande passion.

Mais je me trouvais dans une forme affreuse. J'ai simplement réfléchi au sport qui me ferait reprendre de la forme le plus rapidement et le plus facilement possible. J'ai songé à la course à pieds. J'ai souffert, intensément, pendant des mois, de ce choix.

Mal au ventre, mal aux poumons, mal aux jambes, mal au dos. Aucun plaisir. Pendant des mois. Mais, pour une fois, je me suis acharné.

La douleur a fait place à l'aisance, les sorties se sont allongées eu même rythme que la foulée, la capacité pulmonaire et musculaire a augmenté. J'étais accro. Je suis passé à 50k par semaine, et bientôt 75k. Je me suis inscrit à mes premières courses, dont le magnifique Maski-Courons.

J'ai gardé une bonne discipline pendant plusieurs années, avec du ski de fond l'hiver puisqu'à cette époque je n'aimais pas courir dans le froid. Et le premier accident au genou est survenu. Je n'ai pas couru pendant 10 ans ensuite, incapable de faire quelques kilomètres sans douleur. J'ai roulé. J'ai joué au soccer. Encore, malgré tout...

Au contact d'amis coureurs, je me y suis remis. Doucement. Puis plus assidûment. Le genou allait bien. On m'a parlé du duathlon (je nage très mal); j'ai essayé et ai aimé, fait un peu de compétition. Les maux de dos, par contre, étaient constants. J'en reparlerai.

Et bang, je vais remplacer un joueur dans le club de foot d'un ami, mon pied reste collé au sol, le genou tord et le croisé antérieur lâche. 6 mois sans rien faire et une opération 1½ ans plus tard.

3 mois après l'intervention chirurgicale je recommençais à courir. J'en ai pleuré de rage, incapable de faire 1 kilomètre. 3 mois plus tard je courais un demi.

Pourquoi je cours, avec toutes ces épreuves, ces blessures et ces temps morts ?

Je ne sais pas tout à fait. Mais je sais que la course m'aère l'esprit et le corps, qu'elle me réénergise, qu'elle me procure à l'occasion des moments de grâce et d'euphorie, après des mois d'entraînement ardu et pénible. Que j'aime la notion d'effort et de dépassement. Que je ressens une grande fierté à réussir à courir 21k sans être à l'article de la mort, et de faire des temps respectables. Parce que courir comme un enfant est quelquefois une joie totale. J'aime le mouvement, j'aime l'aisance, j'aime me sentir jeune malgré le poids de l'âge. J'aime que mon corps soit un atout, pas une charge. J'aime porter à 48 ans la même taille de Levi's qu'à 16 ans. Et je suis fier de mon neveu de 20 ans qui me plante à son premier 10k à vie, et qui finit 80ème sur 1300 coureurs, après seulement 6 mois d'entraînement. Je l'envie, aussi, mais bon...

J'ai couru un petit 7k hier, un peu de pluie, un peu de soleil, un peu de chaleur. 5 mn plus lent que mes temps en forme. Mais bon, je recommence, et je n'ai pas mal au genou, ni au dos. J'ai débuté lentement, contrairement à mes habitudes, et ai fini plus vite. J'ai même eu un kilomètre où je me sentais très bien.

Ça viendra. Je reprends le plaisir à courir.

Bonne course !

mardi 6 avril 2010

C'est parti !

C'est parti !

Après une année de misère (opération au genou, maux de dos, tendinites aux deux tendons d'Achille), revoilà le plaisir de courir ! Belle longue course aujourd'hui à partir de la maison, dans le Vieux-Longueuil, en passant par le pont Jacques-Cartier, pour se rendre sur les îles Ste-Hélène et Notre-Dame.

14°, peu de vent, petite couverture nuageuse, le temps parfait, quoi.

Après une sortie difficile samedi à Sherbrooke par temps chaud et sous un soleil implacable, sans énergie, avec un mal de ventre insistant et sans jambes, je suis presque sorti à reculons... Et pourtant... Dès les premières foulées je sentais que le corps allait bien, que je me sentais léger. Petit rythme au départ, foulée rapide et légère, pour s'échauffer, car je savais que je partais pour plus d'une heure. En montant la piste cyclable du côté ouest du pont, légère accélération pour bien faire monter la fréquence cardiaque et créer des intervalles naturels. Et tout va bien, pas de problème de poumons (foutues allergies...), bonne énergie, étonnante facilité à grimper. On pousse un peu rendu en haut et hop ! la descente commence. Je coupe vers le fleuve à l'entrée de l'îte Ste-Hélène, regarde la ville, respire bien, à bon rythme encore sans trop forcer. Quelques petits sentiers de poussière de roche pour plus de confort et moins de monotonie, un petit salut à la sculpture de Calder, et passage sur l'île Notre-Dame par le pont de la Concorde. Les marmottes sont sorties, les crocus et les... cols bleus qui font des trous çà et là sur l'île. Passage près de la plage, ensuite un peu de circuit G-V, un petit trot devant le Casino et les jambes tiennent toujours après 46 min...

Retour vers le pont par le côté sud, belle montée vers la piste cyclable, dure mais maîtrisée, allez, on pousse un peu, et encore plein de tonus pour la fin sur la rue St-Laurent. Un petit sprint pour finir... 1h06m52s de pur bonheur. 160 de pulsations. Pas si fatigué que ça... Que courir est bon quand tout va bien...

Le dos un peu meurtri, mais rien qui empêche un peu de vélo demain...